LIBOURNE : VIDEOSURVEILLANCE, GRAPHOLOGIE… COMMENT L’ENSEIGNANTE QUI AVAIT INVENTE DES MENACES DE MORT A ETE CONFONDUE

Article 20 minutes – Mickaël Bosredon – Publié le 30/04/2025 à 17h47 • Mis à jour le 30/04/2025 à 18h26

Une enseignante du lycée Jean-Monnet à Libourne dénonçait depuis décembre 2023 des lettres de menaces de mort à son encontre, mais les investigations semblent aujourd’hui démontrer qu’elle avait tout inventé.

L’enseignante u lycée Jean-Monnet à Libourne (Gironde) suspectée d’avoir inventé des menaces de mort à son encontre, a été présentée ce mercredi après-midi au parquet. Placée sous contrôle judiciaire, elle a interdiction de paraître au lycée et interdiction d’exercer une activité d’enseignement, en attendant son audience devant le tribunal correctionnel de Libourne, programmée le 14 octobre prochain, pour « dénonciation mensongère et escroquerie aggravée au préjudice du rectorat de l’académie de Bordeaux.»

L’enseignante avait été placée en garde à vue mardi. Après avoir fait état à plusieurs reprises ces derniers mois de lettres racistes et menaçantes à son encontre, où il était notamment question de « l’égorger comme un cochon », une enquête avait été ouverte en décembre 2023. « Ces menaces étaient d’abord contenues dans trois lettres manuscrites, l’une déposée dans le hall du lycée le 4 décembre 2023, les deux autres glissées sous la porte d’une salle de classe le 10 septembre 2024 et le 12 novembre 2024 », rappelle le procureur de la République de Libourne, Loïs Raschel, dans un communiqué ce mercredi.

Trahie par une carte SIM

L’enquête a pris un tout autre tour ces derniers jours, lorsque, le 10 avril dernier, « une élève en classe de terminale recevait un message d’un numéro inconnu, dans lequel de nouvelles menaces de mort et de viol étaient formulées à l’encontre de la même enseignante », poursuit le procureur. « L’important travail d’investigations mené par la brigade de recherches de Libourne permettait alors d’identifier l’établissement dans lequel avait été achetée la carte SIM insérée dans le téléphone utilisé pour adresser le dernier message de menaces. »

L’exploitation de la vidéosurveillance de cet établissement « permettait de voir l’enseignante acquérir une carte de l’opérateur mobile juste avant l’envoi du message du 10 avril. Il était également découvert que le téléphone associé à la carte SIM, vendu dans un commerce en juin 2024, avait été réglé avec une carte bancaire de l’enseignante. »

« Stupeur » du recteur

Une expertise graphologique était parallèlement menée sur les trois lettres manuscrites. Celle-ci concluait que « l’enseignante était la rédactrice des écrits anonymes retrouvés au sein du lycée », continue le procureur. Durant sa garde à vue, l’enseignante « reconnaissait uniquement avoir rédigé le SMS contenant les menaces et contestait les conclusions de l’expertise graphologique la désignant comme la rédactrice des courriers », précise le magistrat.

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FAUX TESTAMENTS : COMMENT L’EXPERTISE GRAPHOLOGIQUE PROTEGE VOS DROITS

Faux testaments olographes : comprendre la recrudescence et se protéger

Les faux testaments olographes sont en recrudescence en France. Ce type de fraude successorale, qui cible souvent des personnes âgées ou isolées, représente un danger croissant pour les familles. Dans cet article, nous expliquons pourquoi le testament olographe est vulnérable, comment repérer les falsifications et quel est le rôle du graphologue dans la détection de ces fraudes. Quel est le rôle du graphologue expert en comparaison d’écritures dans ces affaires ?

Qu’est-ce qu’un testament olographe et pourquoi est-il vulnérable ?

  • Le testament olographe est défini par le Code civil : il doit être entièrement écrit, daté et signé de la main du testateur.
  • Pas besoin de notaire ni d’enregistrement officiel, ce qui le rend accessible… mais aussi exposé à la fraude.
  • Failles fréquentes : absence de dépôt chez un notaire, conservation précaire, facilité d’imitation de l’écriture.

Une recrudescence de faux testaments confirmée par les tribunaux

Exemple d’escroquerie dans l’Allier

En 2023, une vaste affaire a éclaté dans l’Allier : un réseau a détourné plus de 5,6 millions d’euros grâce à 11 faux testaments olographes. Les fraudeurs repéraient des personnes âgées isolées, sans héritiers connus, et produisaient de faux écrits pour capter leur succession. Ce réseau comprenait un ex-notaire, un directeur d’EHPAD, un membre d’une organisation funéraire, etc., qui repéraient des personnes âgées isolées sans héritiers apparents.

Un article de Village-Justice signale qu’en période de crise (ex. pandémie de Covid-19), on a constaté une hausse des demandes d’expertise de signatures concernant des testaments olographes suspects et des modifications frauduleuses de clauses bénéficiaires d’assurances vie.

Une tendance renforcée par la crise

Des experts ont constaté une augmentation des demandes d’expertise de testaments pendant et après la crise du Covid-19. Dans le même temps, des arnaques similaires ont touché les assurances vie, avec des modifications frauduleuses de bénéficiaires.

Mythe ou réalité : aides à domicile et faux testaments ?

On entend parfois que des aides à domicile, femmes de ménage ou proches pourraient profiter de leur accès à des personnes âgées pour falsifier des écrits.

À ce jour, aucune donnée officielle ne confirme cette tendance.
Les cas médiatisés mettent plutôt en cause des réseaux plus organisés : notaires indélicats, responsables d’EHPAD, intermédiaires funéraires, etc.
Cependant, le risque existe dès qu’une personne vulnérable confie ses affaires à un tiers, quelle que soit sa fonction.

Le rôle du graphologue face aux faux testaments

Expertise graphologique

  • Analyse comparée de l’écriture avec des documents authentiques (lettres, cartes, signatures bancaires).
  • Détection d’anomalies : tracés hésitants, tremblements, homogénéité suspecte.
  • Étude de la cohérence linguistique et rédactionnelle (syntaxe inhabituelle, vocabulaire étranger au testateur).

Outil de prévention

  • Conseiller les familles à déposer le testament chez un notaire ou au Fichier central des dispositions de dernières volontés (FCDDV).
  • Encourager la conservation de nombreux écrits authentiques pour faciliter les comparaisons.
  • Sensibiliser les personnes âgées et leurs proches aux risques de manipulation.

Comment se protéger contre les faux testaments ?

  • Informer les personnes âgées : rédiger un testament clair, daté, signé et conservé dans un lieu sûr.
  • Enregistrer le testament : privilégier le dépôt chez un notaire.
  • Anticiper les litiges : conserver des écrits authentiques du testateur.
  • En cas de doute : demander une expertise graphologique indépendante.

Anne Bizet

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